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Axe 1. Sujets proposés par la BnF > Histoire sociale, linguistiqueCf. aussi les thèmes : Histoire de la BnF et de ses collections ; Histoire du livre et de l’édition ; Histoire des sciences ; Humanités numériques
La « langue du peuple » Objectif : comparer la « langue du peuple » présente dans la littérature du XVIIIe siècle (dialogues inclus dans des romans ; pièces de théâtre, y compris théâtre de la Foire) et la réalité de cette parole, telle qu’on peut la connaître à partir des archives de la Bastille : transcriptions d’interrogatoires, mais surtout lettres et documents présents dans les dossiers de prisonniers. Quelle est la part de tradition littéraire dans le style, les locutions, les accents attribués aux gens du peuple dans la production littéraire ? Sources : les archives de la Bastille. Cette recherche représenterait une nouvelle approche, linguistique et littéraire, de ces archives. Le corpus imprimé (romans et théâtre du XVIIIe s.) est quant à lui particulièrement bien représenté dans les collections de la bibliothèque de l’Arsenal. Pistes de recherche : histoire de la langue française XVIIe-XVIIIe siècles ; histoire des idées linguistiques et de la grammaire ; histoire des représentations du français et des discours sur le français ; histoire du sentiment linguistique ; normes et modes langagières. Contacts : Olivier Bosc, directeur de la bibliothèque de l’Arsenal Référent scientifique : Claire Lesage, cheffe du service des collections 01 53 79 39 20, claire.lesage@bnf.fr
Une famille de fonctionnaires au XVIIIe siècle : le fonds Andrieux-Tarrachon Ce fonds d’archives, très peu connu et jamais exploité systématiquement, intéresse l’histoire économique, l’histoire sociale, l’histoire de l’Alsace et l’histoire de Paris. Il a été produit par un oncle (Andrieux, 17 ?-17 ?) et un neveu (Tarrachon, mort en 1783), qui occupaient des fonctions publiques et avaient en parallèle des activités d’agents d’affaires. Andrieux vivait à l’Arsenal et ses papiers y sont restés, mêlés à ceux de son neveu et protégé André Tarrachon, qui habitait juste à côté, rue de la Cerisaie (4e arrondissement). M. Andrieux était contrôleur et garde-magasin de l'Arsenal de Paris ; il fut également agent des affaires de la ville de Strasbourg et agent du clergé de Haute-Alsace ; oncle, protecteur et associé de son neveu André Tarrachon. Il a notamment été impliqué dans l’affaire François-Joseph de Klinglin, conseiller d’Etat et prêteur royal à Strasbourg, qui a « régné » sur la province pendant des années avant de chuter pour malversations vers 1750. Ses papiers comptent beaucoup de correspondances, qui ont été peu exploitées car les noms des scripteurs n’ont pas été listés en détail. On y trouve notamment des hommes politiques de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, mais aussi des amis et parents, des voisins, des relations d’affaire, etc. C’est tout un réseau qui se révèle. André Tarrachon était bourgeois de Paris, receveur de la ville, époux de Marie-Catherine Lambert. Sa correspondance comprend clients, voisins, parents. Volumétrie :
Contacts : Olivier Bosc, directeur de la bibliothèque de l’Arsenal Référent scientifique : Claire Lesage, cheffe du service des collections 01 53 79 39 20, claire.lesage@bnf.fr
L’abbé Grégoire. Histoire d’une postérité, XIXe-XXe siècles. La bibliothèque de l’Arsenal conserve un ensemble très important relatif à la mémoire de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. Cet ensemble est composé de documents provenant de l’abbé Henri Grégoire (1750-1831). Célèbre pour son activité politique pendant la Révolution Française, évêque constitutionnel du Loir-et-Cher, il fut député aux États généraux de 1789 et membre de plusieurs assemblées révolutionnaires. Il fut surtout l’un des premiers à œuvrer pour l’abolition de l’esclavage. Aimé Césaire a pu le qualifier de « premier militant anti-colonialiste » et de « premier réfutateur du racisme ». A sa mort il a légué à la bibliothèque de l’Arsenal sa collection d’ouvrages sur la traite, l’esclavage, les colonies et le combat abolitionniste dont il fut le promoteur. Le fonds Abbé Grégoire comprend livres et brochures qui traitent principalement de l’esclavage et de sa première abolition dans les colonies françaises en février 1794 (rétabli en 1802, l’esclavage sera définitivement aboli en France en avril 1848). Il comporte entre autres des livres écrits et publiés par l’Abbé Grégoire lui-même, à l’image de son texte de combat : De la traite et de l’esclavage des noirs et des blancs, par un ami des hommes de toutes les couleurs en 1815. L’objet de la présente recherche est de montrer comment s’est construite, tout au long du XIXe siècle, jusqu’au milieu du XXe siècle, la postérité de l’Abbé Grégoire. Cette démarche recoupe l’histoire de la constitution du fonds à la bibliothèque de l’Arsenal, dans ses apports successifs. Elle devra éclairer les liens avec les sociétés abolitionnistes au XIXe siècle, puis plus directement la constitution de la société des amis de l’Abbé Grégoire, lors du centenaire de sa mort en 1931. Elle mettra en valeur la personnalité de Paul Grunebaum-Ballin (1871-1969), proche de Blum, Briand et de Mandel, président de la société des amis de l’Abbé Grégoire et qui sera un des plus actifs défenseurs de sa mémoire. Ses archives en partie conservées à la bibliothèque de l’Arsenal et à Sciences Po illustrent notamment les multiples évènements organisés entre 1931 et 1961 : 150e anniversaire de la révolution, Centenaire de la deuxième abolition de l’esclavage, etc. Sources : fonds Abbé Grégoire à la bibliothèque de l’Arsenal (un millier de livres), archives administratives de la bibliothèque de l’Arsenal, archives de la Société des amis de l’abbé Grégoire à la bibliothèque de l’Arsenal, archives Grunebaum-Ballin à l’Institut d’Etudes politiques de Paris. Contact : Olivier Bosc, directeur de la bibliothèque de l’Arsenal
La presse dite « indigène », l’autre voix des colonies. Objectif : analyser l’évolution de la voix des peuples natifs de l’espace colonial français via la presse « indigène » (typologie, comparaisons etc.). Ce projet serait le pendant d’un travail en cours à la BnF sur la presse coloniale, c’est-à-dire écrite par et pour les citoyens français des colonies. Il permettrait de faire le lien avec la presse d’immigration sur le territoire français, bien identifiée sur Gallica. Ainsi, par exemple, pour l’Algérie : la production éditoriale officielle, celle de la colonisation comme des différentes sensibilités de la population d’origine Européenne en Algérie, fut si importante qu’elle a tendance à masquer les efforts des Algériens eux-mêmes pour diffuser une expression propre, des plus conservatrices et religieuses comme celle des Oulemas, à la presse nationaliste de Messali Hadj, ou indépendantiste avec les journaux du FLN. Cette expression publique par voie de presse des natifs colonisés a toujours été fragile ou menacée, quel que soit le statut juridique de l’espace colonisé : des départements français d’Algérie aux protectorats de Tunisie et du Maroc, en passant par les gouvernements de l’Indochine, la puissance coloniale a tenté de museler une presse autonome, jugée contraire aux intérêts français. L’inventaire comparé et systématique des titres de presse, pays par pays, sensibilité par sensibilité, quelle que soit la langue utilisée (français ou autre, voir bilingue) et les publics de destination (élites traditionnelles, « jeunes Turcs » membres de l’enseignement ou de l’administration coloniale, professions libérales et médicales) permettra d’identifier plus facilement ces titres, de mesurer leur influence dans le temps et l’espace (avec pour certains une circulation jusqu’en métropole chez des colonisés venus y travailler), et enfin de pouvoir en dresser une typologie ouvrant les champs de l’analyse. L’inventaire pourra ouvrir vers d’autres collections que celles de la BnF, pour les journaux interdits et non entrés par le dépôt légal ou les services de l’État. Pistes de recherche : comment la presse indigène porte-t-elle la voix des peuples natifs ? Dans quelle mesure contribue-t-elle à la préservation des cultures ancienne comme à la naissance d’une conscience nationale ? Quel est son prolongement sur le sol de la métropole, via la presse d’immigration ? Comment la comparer à la presse coloniale ? Limites géographiques proposées : espace colonial français (Ex-AOF, Ex-AEF, Madagascar, Ex-Indochine, Algérie, Maroc, Tunisie) Limites temporelles proposées : années 1890-1950 Contacts : Julie Ladant, directrice du département Droit, économie, politique julie.ladant@bnf.fr Référent scientifique : Philippe Mezzasalma, chef du service presse philippe.mezzasalma@bnf.fr
La langue bretonne au début du XXe siècle : le fonds Vallée François Vallée (1860-1949), linguiste spécialiste de la langue bretonne, fut notamment l’un des créateurs de l’Union régionaliste bretonne ainsi que de l’Entente des écrivains bretons. Il œuvra en 1931 à la publication d’un grand dictionnaire français-breton, fruit d’un travail de plusieurs décennies. L’un des éléments les plus notables de ce travail est la collecte d’enregistrements sur cylindres qu’il conduisit en Bretagne de 1909 à 1912, cylindres conservés aujourd’hui en majeure partie à la BnF. Volumétrie : la BnF possède 316 cylindres ayant appartenu à François Vallée : 63 sont édités ; 253, inédits, sont issus des collectes menées par Vallée. Ils sont arrivés à la Phonothèque nationale (aujourd’hui département Son, vidéo, multimédia de la BnF) en deux temps : par dépôt de la faculté de lettres de Rennes en 1969 (no 1-198, dont les cylindres édités, numérotés de 135 à 198) et par don de l’Université de Dublin (no 199 à 316). Pistes de recherche :
Contacts : Emmanuel Aziza, directeur du département Son, vidéo, multimédia 01 53 79 53 00, emmanuel.aziza@bnf.fr Référent scientifique : Lionel Michaux, chargé de collections sonores 01 53 79 84 76, lionel.michaux@bnf.fr
Les entretiens réalisés par la Phonothèque nationale de 1956 à 1978 La Phonothèque nationale a réalisé de 1956 à 1978 une série d’entretiens sonores inédits avec des acteurs du monde de la musique et du disque (Nadia Boulanger, Marius Casadesus, Georges Auric, Henri Dutilleux, André Jolivet, Darius Milhaud, Francis Poulenc, André Charlin, Charles Delaunay, Iannis Xenakis, Arthur Rubinstein, Francis Lemarque, Cora Vaucaire, Jean Roger Caussimon, Bruno Coquatrix…), des acteurs (Arletty, Laurent Terzief, Pauline Carton, Fernandel, Bourvil, Pierre Etaix, Micheline Dax, Noël Roquevert…), des écrivains (Jean d’Ormesson, Henry de Monfreid, Léopold Sedar Senghor, Alphonse Boudard…) et d’autres personnalités (l’animateur de radio et de télévision Jean-Claude Averty, le photographe Robert Doisneau, le dessinateur au Canard enchaîné André Escaro, le résistant Claude Galtat…). Ces entretiens ont été réalisés en majorité par Francine Bloch, conservatrice à la Bibliothèque nationale, et Paul Caron, producteur et réalisateur d’émissions radiophoniques et discothécaire à Radio France. Tous ces entretiens sont numérisés et disponibles en écoute sur l’archive numérique audiovisuelle de la BnF. Volumétrie : au moins une quarantaine d’entretiens. Pistes de recherche :
Activités proposées liées à la valorisation de cette collection :
Contacts : Emmanuel Aziza, directeur du Département son, vidéo, multimédia 01 53 79 53 00, emmanuel.aziza@bnf.fr Référent scientifique : Jean-Rodolphe Zanzotto, chargé de collections sonores 01 53 79 89 20, jean-rodolphe.zanzotto@bnf.fr
France, terre d’asile pour les écrivains grecs : des intellectuels et leurs réseaux À la fin de l’année 1944, l’Institut français d’Athènes, dirigé par Octave Merlier, fait octroyer des bourses pour la France à de jeunes étudiants grecs en danger du fait de leurs activités de résistance ou d’engagement politique. Ils arrivent à Paris début 1945. Parmi eux, Mimika Kranaki, Cornélius Castoriadis, Yannis Xenakis, Dimitris Hatzis… Certains de ces exilés sont demeurés en France jusqu’à leur mort. D’autres sont repartis tout en maintenant un lien fort avec la France. Un peu plus de vingt plus tard, une nouvelle génération trouve refuge en France après le coup d’État des colonels (avril 1967) : Aris Fakinos, Vassilis Alexakis, Mikis Theodorakis... Des intellectuels et artistes (journalistes, philosophes) fondent des revues destinées à informer autant les Grecs en exil que le public français sensibilisé à la situation : Athènes presse libre, Poreia, L’autre Grèce. La proposition de recherche relève de la sociologie de la littérature, afin d’étudier ce réseau d’exilés sur deux périodes : dans les années d’immédiat après-guerre ou durant les années de la dictature des colonels. L’étude aurait pour objectif de mettre en lumière la vie quotidienne de ces intellectuels et artistes réfugiés : qui fréquentaient-ils dans leur pays d’accueil (à Paris ? en France ?) ? Quels relais y trouvaient-ils ? Quelles institutions culturelles fréquentaient-ils (la Bibliothèque nationale ?) ? Quels étaient leurs activités, l’organisation de leur vie, leurs conditions d’écriture et de production, les relais de diffusion de leurs travaux ? Des témoins pourraient apporter leur témoignage : certains sont toujours vivants ; pour d’autres, leurs enfants peuvent servir de relais et de témoins indirects. Sources :
Contacts : Clément Froehlicher-Chaix, chef du service Littératures du Monde, département Littérature et art clement.froehlicher-chaix@bnf.fr Référent scientifique : Anne-Laure Brisac-Chraibi, chargée de collections en grec et coordinateur des acquisitions transverses anne-laure.brisac-chraibi@bnf.fr
Les débuts de la presse jeunesse, des années 1930 à Pif-Gadget Objectif : retracer l’histoire de la presse « jeunesse » dans sa spécificité, distinguée de la presse « enfantine ». Identifiée jusque-là sous le terme générique de « presse enfantine », sous-entendu une presse non destinée aux adultes, la presse « jeunesse » a longtemps été noyée dans un ensemble hétéroclite et trop vaste mêlant La Semaine de Suzette et Pilote, Cœur Vaillant et Salut Les Copains ! Depuis la reconnaissance des contre-cultures du deuxième vingtième siècle comme objet patrimonial majeur, et sa relation avec les publics « jeunes », ceux-ci ont été délimités plus strictement à l’adolescence, avec ses thématiques propres (pop culture, sexualité, musiques rock ou rap, etc.) et aux organisations et cercles sociaux dédiés : auberges de jeunesse, scoutisme, maisons de la jeunesse et de la culture, foyers de jeunes travailleurs, soit un monde associatif structurant cette tranche d’âge et émettant sa propre presse. Les 10-15 ans sont même détachés des 16-20 ans vers 1977, lorsqu’Okapi revoit sa ligne éditoriale, désormais tournée vers les thèmes de l’écologie, de l’urbanisme, du nucléaire, à destination non plus des enfants mais des collégiens. Les 16-20 ans se retrouvent alors sollicités par des magazines de bandes dessinées, ou satiriques, initialement prévus pour des jeunes adultes comme Métal Hurlant ou Fluide Glacial. Or, si la presse enfantine est de mieux en mieux connue et identifiée, la presse pour « jeunes » (adolescents) constitue un domaine moins étudié. L’objet de cette recherche serait tout d’abord d’identifier les titres de cette presse, d’en remonter l’histoire, bien avant l’explosion des années 1960, et d’en faire un inventaire exhaustif, cartographiant des collections très dispersées au sein de la BnF. Cet inventaire servira à améliorer la conservation et la sûreté de ces collections (reliure, numérisation), mais aussi à en compléter les lacunes. Une valorisation dans Gallica pourra également être proposée. Cette recherche accompagnera et complètera ainsi la valorisation en cours de la presse alternative, les deux presses partageant beaucoup de points communs. Limites géographiques proposées : France, presse française, presse francophone Limites temporelles proposées : années 1930-1980 Pistes de recherche : comment la presse accompagne-t-elle l’émergence de la figure du « jeune », de l’adolescent ? Quand la presse enfantine et la presse jeunesse se séparent-elles, et quelles en sont les prémices ? Fanzines, magazines, bandes-dessinées : quels sont les lieux d’expression et d’informations de la jeunesse ? Ces questionnements structurent un nouveau champ de recherche qui mobilise aujourd’hui grands témoins et protagonistes, éditeurs, collectionneurs et chercheurs, académiques ou non. Contacts : Julie Ladant, directrice du département Droit, économie, politique Référent scientifique : Alexia Bauville, adjointe au chef du service presse |