2 mai-1 juil. 2023 Paris (France)

Axe 1. Sujets proposés par la BnF > Art : cinéma, littérature, musique, théâtre

 Cf. aussi les thèmes : Histoire de la BnF et de ses collections ; Histoire du livre et de l’édition

 

Cinéma (cf. aussi Musique)

  • Le fonds Abel Gance (1889-1981)

La BnF conserve un important fonds d’archives produit par Abel Gance, provenant d’acquisitions et de dons successifs entre 1993 et 2009 : on y trouve notamment la volumineuse correspondance du cinéaste, ses notes et carnets manuscrits, les archives documentant les films qu’il a réalisés entre 1912 et 1971 (de l’élaboration du scénario jusqu’à leur distribution), ainsi que les projets, bien plus nombreux, sur lesquels il a souvent travaillé de façon très poussée mais qui n’ont pas vu le jour.

L’état actuel du fonds est le reflet de son entrée fragmentée, par ensembles plus ou moins cohérents, dans les collections de la BnF, mais aussi et surtout de la personnalité prolifique et quelque peu désordonnée de son auteur, qui multipliait notes, idées et projets : décrites dans leurs grandes lignes, ces archives demeurent méconnues et peu faciles d’accès.

Réalisateur de grandes fresques notamment acclamées pour leurs innovations techniques, réputé encore aujourd’hui pour sa formidable ambition, Abel Gance est une figure incontournable de l’histoire du cinéma, français comme mondial, mais les études qui lui sont consacrées sont étonnamment peu nombreuses et la richesse de ses archives reste sous-exploitée. À la veille de la sortie de la restauration en français de Napoléon, son œuvre emblématique, la BnF souhaite encourager les études sur le fonds Gance pour renouveler la vision portée sur le cinéaste.

Volumétrie : 20 mètres linéaires. Un fonds Abel Gance est également conservé à la Cinémathèque française.

Pistes de recherche :

  • la richesse du fonds offre de très nombreuses possibilités de recherche : autour d’un ou plusieurs films de Gance ou d’un de ses projets non aboutis (sur le modèle des travaux réalisés ou en cours sur Christophe Colomb et La Divine Tragédie) ; études sur l’économie du cinéma, la réception des œuvres de Gance ou encore sur sa conception du cinéma, à partir de ses travaux publiés et de ses notes et carnets inédits ;
  • le chercheur pourrait également contribuer aux travaux en cours autour du Napoléon de 1927, en étudiant les nombreux autres projets que Gance a réalisés ou simplement élaborés autour de la figure de Napoléon, à qui il souhaitait consacrer une grande fresque ;
  • le chercheur contribuera, par son expertise, au reclassement et au signalement des parties du fonds sur lesquelles portera son étude.

Contact :

Joël Huthwohl, directeur du département des Arts du spectacle

01 53 79 37 31, joel.huthwohl@bnf.fr

Référent scientifique : Anne-Lise Depoil, chargée de collections

01 53 79 91 09, anne-lise.depoil@bnf.fr

 

Littérature

  • Sappho au XIXe siècle : réception(s) de la poétesse dans la littérature et l’art

Sappho est l’une des rares poétesses et musiciennes de la Grèce antique qualifiée, probablement par Platon, de « Dixième Muse ». Si son œuvre n’est conservée que par fragments, la redécouverte de nouveaux textes au XIXe siècle la replace dans l’histoire de la poésie. Elle devient un modèle féminin de la figure de l’artiste, entourée d’une cour de jeunes filles et libre dans ses amours, érigée en icône par les intellectuelles lesbiennes dont Renée Vivien. Entre figure historique et mythe, elle apparaît dans des romans, se voit consacrer des opéras et ses traits transparaissent dans certaines caricatures. Il serait intéressant de mieux identifier sa place par rapport aux autres auteurs classiques dans la réception de l’Antiquité au cours du XIXe siècle et dans les mouvements littéraires tels que le romantisme, le philhellénisme et la poésie lyrique.

La recherche portera sur les imprimés conservés au département Littérature et art, et sur l’iconographie à la bibliothèque-musée de l’opéra.

Pistes de recherche :

  • la place de Sappho dans les anthologies de poésie : présence, absence, choix des textes ;
  • la poétesse dans la gravure : costumes, attributs et entourage ;
  • Sappho entre muse et caricature : perceptions de la poétesse en France au XIXe siècle.

Contacts :

Aline Annabi, cheffe du service du livre et de la littérature française, département Littérature et art

aline.annabi@bnf.fr

Référent scientifique : Hélène Virenque, chargée de collections en lettres classiques

helene.virenque@bnf.fr

 

Musique

NB : les étudiants des cycles supérieurs d’enseignement de la musique, dans le cadre de conservatoires, académies ou universités, ou les musiciens en activité ayant suivi l’un de ces cycles, intéressés par un travail sur les collections musicales de la BnF, peuvent recevoir le titre de « musicien chercheur associé » tel que décrit dans le Règlement de l’appel à chercheurs de la BnF.

  • Les archives du jazz : sources, pratiques, épistémologie

Par comparaison avec la musique occidentale dite savante, la documentation du jazz relève d’un paradoxe. En effet cette musique étant réputée non écrite, son histoire et son développement reposent en partie sur l’apprentissage par compagnonnage ; elle donne par ailleurs une place majeure à l’improvisation, par définition non notée. Pourtant, au-delà des sources audiovisuelles (enregistrements sonores et images animées), nombreux sont les documents permettant de retracer et d’étudier le jazz : écrits (théoriques, journalistiques, témoignages…), correspondances, archives liées à l’organisation des concerts, contrats, iconographie, périodiques spécialisés, etc. Ces fonds complètent d’autres ensembles patrimoniaux de la BnF (par exemple celui issu de la figure historique du jazz en France Charles Delaunay, 1911-1988) et sont de nature à alimenter ce qui apparaît comme une dimension émergente de la recherche esthétique, historique et musicologique : l’analyse des sources archivistiques du jazz.

Volumétrie : exploitation de tout ou partie de trois fonds récemment entrés à la BnF :

  • archives du clarinettiste et compositeur Hubert Rostaing (1918-1990) : 3 mètres linéaires ;
  • archives du journaliste, vulgarisateur et homme de radio André Francis (1925-2019) : 4 mètres linéaires ;
  • archives du saxophoniste, compositeur, essayiste Jean-Louis Chautemps (1931-2022) : 5 mètres linéaires ;
  • revues internationales de jazz du collectionneur Léon Dierckx (né en 1935), 20 mètres linéaires.

Pistes de recherche :

  • le jazz à la croisée des genres : identification de manuscrits musicaux (fonds Rostaing)
  • iconographe documentaire et imaginaire de la scène jazz (fonds Francis) ;
  • histoire de la scène jazz en France (fonds Francis, Chautemps et Dierckx) ;
  • histoire de la critique et des représentations du jazz, 1920-2000 (fonds Dierckx).

Contacts :

Mathias Auclair, directeur du département de la Musique

01 53 79 88 51, mathias.auclair@bnf.fr

Référent scientifique : Jérôme Fronty, chargé de collections

jerome.fronty@bnf.fr

  • Les musiques de film : sources, histoire, enjeux esthétiques

Musique « de fosse » ou musique « d'écran », la musique de film a beau être largement couverte par la recherche universitaire, elle est d'abord analysée sous l'angle historique et esthétique, plus que dans ses aspects proprement musicologiques. Or les fonds d'archives de la BnF permettent d'en étudier la genèse et les manifestations à différents moments clefs de l'histoire du cinéma français : le développement du genre avec présence physique de musiciens dans la salle de projection ; les débuts de la sonorisation ; l'âge d'or du cinéma français, entre 1930 et 1950 ; les questionnements formels et esthétiques apportés par la Nouvelle vague ; les développements contemporains. Il y a ici matière à traiter maints aspects d'un art à la croisée de plusieurs disciplines, soit en se concentrant sur la production d'un artiste spécifique, soit en comparant différents praticiens.

Volumétrie : exploitation de tout ou partie de six ensembles

  • fonds du chef d'orchestre Paul Fosse (1884-1959) : 4 mètres linéaires ;
  • fonds des éditions Salabert (publications, manuscrits, archives) : 24 mètres linéaires ;
  • archives du compositeur Antoine Duhamel (1925-2014) : 27 mètres linéaires ;
  • archives du compositeur Pierre Jansen (1930-2015) : 3 mètres linéaires ;
  • archives du chef d'orchestre et compositeur Patrick Vasori dit Caravelli (1930-2019), 16 mètres linéaires ;
  • archives du compositeur Jorge Arriagada (né en 1943), 1 mètre linéaire.

Pistes de recherche :

  • la musique de film au tournant du « muet » et du « parlant » (fonds Fosse) ;
  • enjeux éditoriaux de la diffusion de la musique de film (fonds Salabert) ;
  • pratiques et esthétiques des musiques de la Nouvelle vague (archives Duhamel, Jansen) ;
  • musique de film et musique populaire (archives Caravelli) ;
  • pratiques contemporaines (archives Arriagada).

Contacts :

Mathias Auclair, directeur du département de la Musique

01 53 79 88 51, mathias.auclair@bnf.fr

Référent scientifique : Jérôme Fronty, chargé de collections

jerome.fronty@bnf.fr

  • Scène punk et culture alternative en France dans les années 1980 et 1990

Les fonds de François Guillemot et mastO, deux membres du groupe de punk français Bérurier Noir, permettent de documenter l’émergence et le développement du mouvement punk en France, ses formes d’expression et plus largement l’organisation et le fonctionnement de la scène alternative française dans l’industrie musicale ces 40 dernières années.  Les fonds rassemblent non seulement les archives de la production musicale du groupe - textes de chansons, bandes masters, accessoires et costumes de scène, photographies, matériel promotionnel, maquettes de pochettes d’albums, etc. – mais aussi une riche collection de brochures, de revues et de fanzines qui permettent de resituer le mouvement punk dans le contexte politique, culturel et artistique de l’Europe des années 1980 et 1990. Ces archives permettent d’entrer dans les coulisses de la production de la culture alternative sans dissocier l’étude de ses formes esthétiques et de ses revendications sociales. 

Volumétrie

  • collection François Guillemot (a.k.a Fanfan / Fanxoa) : 22 mètres linéaires
  • collection Tomas Heuer (a.k.a MastO) : 1,5 mètre linéaire

Pistes de recherche

  • les identités sonores et visuelles de la scène punk ;
  • l’émergence des médias alternatifs : presse, fanzines et radios libres ;
  • travailler par soi-même : autonomie et bricolage dans les productions de la scène alternative.

Contacts :

Mathias Auclair, directeur du département de la Musique

01 53 79 88 51, mathias.auclair@bnf.fr

Référent scientifique : Emilie Kaftan, chargée de collections musicales

emilie.kaftan@bnf.fr

 

Théâtre

  • Le fonds Armand Gatti (1924-2017)

Armand Gatti, homme de théâtre, auteur, metteur en scène, est le fondateur de « La Parole errante » à Montreuil (93), un lieu ouvert de création et d’échange. Poète et dramaturge engagé, il a intimement lié son travail d’auteur à ses convictions personnelles et politiques pour le mettre au service de la lutte contre toutes les formes d’oppression. Son théâtre politique et militant en atteste. Après la Seconde Guerre mondiale, il entame une carrière de journaliste ; il reçoit le prix Albert Londres en 1954. Il abandonne cependant le métier de journaliste en 1959 pour se consacrer au théâtre. Sa première pièce Le poisson noir paraît en 1958 et reçoit le prix Fénéon en 1959. La même année, Jean Vilar monte Le Crapaud-buffle au T.N.P. En 1960, il réalise son premier film, L'Enclos, primé à Cannes. En 1983 à Toulouse, Gatti fonde l'Archéoptéryx, lieu de théâtre, d'exposition et d'édition où il travaille avec des jeunes en stage de réinsertion. En 1986 La Parole errante ouvre ses portes et se voit confier en 1998, par le ministère de la Culture, la mission de « créer un lieu où serait confrontée l’écriture d’auteurs de langue française avec des groupes diversifiés, allant de jeunes éloignés de toute culture classique à certains professionnels du théâtre intéressés ».

La BnF conserve un important fonds d’archives produit par Armand Gatti et agrégeant plusieurs dons effectués entre 2012 et 2019. Il est composé de manuscrits de textes, pièces de théâtres (près de 60) ou poèmes écrits de 1950 à 2010, de correspondance et de travaux issus d’ateliers d’écriture. On y trouve notamment deux volumineux ensembles littéraires singuliers, La Parole errante et La traversée des langages.     

Volumétrie : 17 mètres linéaires (4 ml inventoriés)

Pistes de recherche :                                                                                                                                              

  • autour des manuscrits de La Parole errante et de La traversée des langages, deux ensembles dont les épreuves et feuillets sont à classer et à mettre le cas échéant en perspective avec d’autres documents d’archives pour en éclairer la genèse ;
  • autour des différentes expériences théâtrales collectives menées par Gatti avec des personnes en difficultés ;
  • recueillir le témoignage de Jean-Jacques Hocquard, compagnon de route de Gatti pendant 35 ans. Sa connaissance du travail d’Armand Gatti fournirait de nombreuses clés de lecture ;
  • la chercheuse ou le chercheur contribuera, par son expertise, au reclassement et au signalement des parties du fonds sur lesquelles portera son étude.

Contacts :

Joël Huthwohl, directeur du département des Arts du spectacle

01 53 79 37 31, joel.huthwohl@bnf.fr 

Référent scientifique : Lise Fauchereau, chargée de collections

01 53 79 37 63, lise.fauchereau@bnf.f

  • Le festival Off d'Avignon

La bibliothèque de la Maison Jean Vilar, antenne du département des Arts du spectacle en Avignon, collecte, conserve et communique les archives et la documentation liées au Festival d'Avignon, au festival Off d'Avignon, aux Hivernales et aux lieux de spectacle permanents d'Avignon et de sa région.

Au fil des années, une riche documentation a été constituée sur les différents lieux de spectacle du Off, à commencer par le théâtre des Carmes où André Benedetto créa en 1966 sa pièce Statues, alors que le festival d'Avignon dirigé par Jean Vilar battait son plein. Cette documentation, qui se compose principalement de recueils de presse, programmes, affiches et photographies de spectacles, ne cesse de croître via la collecte réalisée chaque année auprès des compagnies du Off. Elle s'est aussi enrichie, fin 2019, des archives artistiques d'André Benedetto, qui contiennent toutes les archives de création de ses pièces, depuis la documentation compilée en amont jusqu'aux dossiers de mise en scène en passant par le manuscrit original et ses différentes versions dactylographiées. Le fonds, riche de quelque 9 mètres linéaires, contient aussi les dossiers préparatoires réalisés pour les Soirées, la revue d'information et de culture de la Nouvelle compagnie d'Avignon, publiée de 1966 à 2009. La bibliothèque conserve également quelques archives provenant d'Alain Léonard, fondateur de l'association Avignon Public Off et premier président du Off (1982-2005). Paul et Melly Puaux avaient par ailleurs collecté de nombreux documents sur les premiers spectacles du Off, conservés dans leurs archives.

Le croisement de ces différentes sources, encore inégalement inventoriées, complétées par celles d'autres institutions et le recours à l'archive orale, pourrait fournir la matière d'importants travaux de recherche et permettre une meilleure valorisation de ces fonds.

Pistes de recherche :

  • la naissance du Festival Off (1966-1982) ; les lieux du Off ; la présidence d'Alain Léonard ; crises et remises en cause du modèle du Off ; les rapports In/Off ; la dimension internationale du Off, etc.
  • l'organisation d'une journée d'étude sur la mémoire du Off pourrait également être confiée au chercheur ou à la chercheuse qui travaillerait sur ces archives.

Contact :

Jean-Baptiste Raze, conservateur de la Maison Jean Vilar

01 53 79 84 89 jean-baptiste.raze@bnf.fr

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